Retour

Les bibliothèques innovent et choisissent Ludinautes, nous les avons rencontrées

L’association SDPL, dans le cadre de son partenariat avec la Fondation Safran, a remis 30 abonnements gratuits au Service Départemental de la Lecture du Département de la Charente.

Amélie Averland, Directrice du Service Départemental de la Lecture du Département de la Charente, et Henry Arnould, Président de l’association SDPL. Juin 2021

L’association SDPL, dans le cadre de son partenariat avec la Fondation d’Entreprise Safran, offre cette année 2500 abonnements gratuits aux bibliothèques qui souhaiteraient faire découvrir le concept Ludinautes aux enfants qui souffrent des retards des apprentissages. Nous avons choisi d’en faire bénéficier le Service départemental de la Lecture du Département de la Charente pour son dynamisme et l’intérêt que porte le Département aux innovations numériques, notamment dans le domaine éducatif.

Le 18 juin dernier, l’association a rencontré Amélie AVERLAND pour lui remettre 30 abonnements gratuits qui seront distribués dans les bibliothèques du département.

Amélie vous êtes responsable du service départemental de la lecture, quel est votre rôle et quelles sont les raisons qui ont motivé votre volonté d’ouvrir un espace numérique et notamment à caractère éducatif ?

Le Service départemental de la lecture organise la politique de lecture publique et met en œuvre les actions que veut développer l’Assemblée départementale dans ce domaine. Les élus du Département de la Charente ont souhaité promouvoir l’accès de la lecture aux personnes en difficulté, pour des raisons sociales ou de handicap notamment.

Le Département a par ailleurs une volonté de promouvoir le numérique en bibliothèque. Le développement de services numériques en bibliothèque a un double objectif :
– Rendre accessible la culture numérique dans l’ensemble du territoire charentais, à travers des ressources, des formations et médiations associées ;

Créer de nouveaux usages en bibliothèque, permettant une remédiation ludique vers la lecture et la culture en général.

Vous avez combien de bibliothèques dans le département et combien participeront au programme de sensibilisation ? Quelle suite donnerez-vous au programme ?

Nous animons un réseau d’une cinquantaine de bibliothèques et d’une vingtaine de points lecture. Deux bibliothèques participeront à ce programme de déploiement de Ludinautes : la médiathèque de Montembœuf, en Charente Limousine dans un premier temps, puis la médiathèque de Rouillac, dans l’ouest Charente. Nous souhaitons que ces bibliothèques servent de témoin et d’expérimentation à cet outil innovant.

Ludinautes est un tout nouveau concept pédagogique numérique pour aider les enfants qui souffrent de dyslexie. Pourquoi ce choix et comment avez-vous envisagé de les aider ? Qui sont-ils et comment viennent-ils vers les bibliothèques ?

Les bibliothécaires ont des liens étroits tissés avec les écoles, les collèges, les centres de loisirs. Elles sont des passeurs de savoirs, idéales pour porter des dispositifs visant à aider tous les jeunes, et ceux en difficulté notamment.

« Je pense qu’il faut se saisir de tous les progrès scientifiques et techniques pour leur donner les moyens de s’élever. »

– Amélie Averland

Les enfants en général aiment les outils numériques et les jeux vidéo. Comment pouvez-vous essayer de convaincre les parents qui essaient souvent de limiter l’addiction de leurs enfants pour les jeux vidéo ?

Les jeux pédagogiques permettent d’éviter les excès d’utilisation, car les séquences sont limitées dans le temps. Dans les bibliothèques, il y aura des personnes dédiées qui contrôleront l’utilisation des appareils comme cela est fait avec les livres ou d’autres médias. Bernard Stiegler, philosophe, ancien directeur de l’institut de recherche et d’innovations du Centre Pompidou, parlait du numérique comme d’un Pharmakon, à la fois poison et remède.

Ludinautes est un moyen utile d’utiliser ces nouveaux médias, considérés comme négatifs lorsque leur usage est excessif : il faut se servir de leur potentiel, notamment pour aider les personnes en difficulté de lecture, car le numérique engage d’autres mécanismes du cerveau, que ceux sollicité dans le processus de lecture cursive.

L’idée de faire découvrir le concept pédagogique Ludinautes devrait aussi intéresser les parents, les enseignants et les professionnels de la rééducation. Avez-vous envisagé de faire quelque chose dans ce sens ?

Oui, bien sûr. Les bibliothèques du territoire le feront naturellement avec leurs partenaires de l’éducation de proximité qui viennent à la bibliothèque, lors de rencontres ou d’animations organisées avec des classes. De notre côté, en tant que Centre de ressources et de formations départemental, nous souhaitons proposer une présentation de Ludinautes à l’ensemble des bibliothèques de Charente et à notre réseau élargi des collèges et écoles du territoire.

Amélie, merci de votre engagement pour aider nos enfants de la Charente dans cette nouvelle aventure du numérique. Nous espérons que l’accueil qui y sera fait sera à la hauteur de vos espérances. Avez-vous un message particulier à leur donner ?

Je pense qu’il faut se saisir de tous les progrès scientifiques et techniques pour leur donner les moyens de s’élever.